Dans le cadre de la Journée internationale de la femme 2020, WIDE (Women In Digital Empowerment) a interviewé et mis en lumière des femmes sur leur parcours et leur carrière. Retour sur l’interview d’Ilham Esslimani, chef de projet informatique, au CTIE.
Quelles sont vos fonctions au ministère de la Numérisation (CTIE) ?
J’ai rejoint le CTIE (Centre des technologies de l’information de l’État) depuis janvier 2017 en tant que chef de projet informatique. Dans le cadre de ma fonction et des missions qui incombent au CTIE, je suis en charge du pilotage et du suivi de la mise en œuvre des projets applicatifs informatiques auprès des administrations et organismes publics luxembourgeois. Mon rôle consiste à accompagner les clients du CTIE dans le cadrage, l’analyse et la définition des besoins fonctionnels et techniques liés aux applications informatiques. Ma mission est également d’assurer la coordination entre les différents acteurs lors de l’ implémentation de solutions informatiques au sein de l’Etat.
Mon expérience au sein du CTIE est très riche tant sur le plan professionnel que sur le plan humain, les projets sont très stimulants au quotidien : il faut être à l’écoute, il faut toujours savoir cadrer et interpréter les besoins métiers et proposer à nos clients des applications informatiques capables de répondre à leurs attentes dans le respect de la stratégie et des standards de digitalisation du CTIE.
Quel est le parcours qui vous a amené à travailler ici aujourd’hui ?
Mon parcours est assez particulier dans la mesure où, après avoir obtenu ma maîtrise au Maroc en 2001 et une première expérience en tant que chef de projet informatique dans une administration d’état,J’ai décidé de partir en France pour poursuivre mes études de troisième cycle à Lyon. Par la suite, compte tenu de ma motivation, j’ai choisi de poursuivre mes études en doctorat. J’ai rejoint le laboratoire LORIA-INRIA à Nancy entre 2006 et 2010 où j’étais en charge d’un projet de recherche et développement lié à l’intelligence artificielle. Par ailleurs, j’ai également enseigné l’informatique à l’Université de Nancy 2.
Cette expérience dans le domaine de la recherche et de l’enseignement a été très enrichissante, elle m’a permis de développer mes capacités d’analyse, d’encadrement et de partage des connaissances mais aussi mon esprit d’innovation.
Après avoir obtenu mon doctorat en informatique en 2010, j’ai rejoint le Centre de Recherche Public Gabriel Lippmann au Luxembourg (cf. LIST). Pendant près de 7 ans, j’ai été en charge de nombreux projets applicatifs en études et développement informatique.
Au terme de mon parcours à travers ces différentes expériences professionnelles, aujourd’hui en tant que Chef de Projet CTIE, je suis épanoui, dynamique, et motivé, j’arrive à appliquer et à partager d’une manière ou d’une autre les connaissances et compétences acquises tout au long de ma carrière. Néanmoins, l’apprentissage reste un exercice continu, il faut toujours rester en phase avec les transformations numériques et adopter une démarche de veille pour être à la pointe des dernières avancées technologiques.
Comment voyez-vous votre place en tant que femme, et celle de toutes les femmes, dans le secteur des technologies de l’information ?
Je pense que ma spécialisation dans le domaine de l’informatique m’a ouvert de grandes perspectives professionnelles. Cette spécialisation a renforcé mon caractère et construit ma personnalité dans la mesure où elle m’a permis de développer mes capacités d’innovation, de prendre des initiatives et de m’affirmer dans un domaine essentiellement masculin…
Je pense que les femmes devraient être de plus en plus présentes dans le domaine de l’informatique. C’est le secteur de l’avenir et les femmes doivent y jouer un rôle fondamental car elles en ont la capacité. Le secteur des technologies de l’information est un domaine prometteur, innovant et en constante évolution. Les femmes doivent faire fi des stéréotypes et se tourner davantage vers les compétences numériques, c’est le métier de demain.
Magazine « Women in Tech »
Date de parution : 5 mars 2020
Par : Women In Digital Empowerment (WIDE)
Cette interview a été traduite du français à l’anglais.